actualités

27 septembre 2024 : Journée Mondiale du Tourisme

 “Tourisme et paix”

27 septembre 2024

 

“Tourisme et Paix” (Tourism and Peace) : c’est avec ce binôme que l’Organisation Mondiale du Tourisme des Nations Unies entend célébrer la traditionnelle Journée Mondiale le 27 septembre prochain. Dans une période aussi troublée que la nôtre, nous ne pouvions imaginer un meilleur choix pour offrir à ceux qui voyagent un moment de réflexion et d’engagement personnel. L’échange culturel entre les peuples, dont le tourisme reste la forme privilégiée, peut également se transformer en un engagement concret en faveur de la paix.

 

Quand éclate une guerre dans un lieu quelconque, il est clair que le tourisme en souffre, car toutes les formes de sécurité nécessaires font défaut. Le manque de touristes crée comporte également une certaine note de pauvreté au sein de la population en raison du manque d’une forme de subsistance nécessaire pour vivre dignement. La guerre entraîne ainsi une série de conséquences dont nous ne sommes souvent pas pleinement conscients et qui pourtant ont un impact direct sur la vie des personnes. Là où règne la violence de la guerre, tout le monde est remis en question, personne n’est exclu.

 

Le Dicastère pour l’Évangélisation, dont dépend le tourisme religieux, se sent interpellé à ce stade et entend offrir sa contribution pour que le message de paix parvienne à ceux qui travaillent dans le secteur du tourisme, afin qu’à travers eux se forme une chaîne de véritables artisans de paix. Cela met en exergue, en premier lieu, le grand ministère pastoral exercé par de nombreux prêtres et laïcs qui consacrent leur vie à rendre actifs et fructueux le tourisme et les pèlerinages. À chacun d’eux, nous exprimons une pensée de gratitude. Nous comprenons les difficultés que posent pour ce secteur les restrictions dues au manque de sécurité, et malgré cela, nous les invitons à s’ouvrir vers de nouveaux parcours, en gardant l’espoir de la possibilité d’une reprise des parcours de pèlerinages

 

dans les Pays qui conservent depuis longtemps les richesses de notre foi et de notre histoire.

 

L’intérêt qui anime les millions de touristes peut simplement être illustré à travers l’engagement de fraternité, de manière à créer un réseau de “messagers de la paix” qui s’adresse au monde entier pour implorer la fin de chaque guerre et la réouverture des territoires remplis d’histoire, de culture et de foi. En outre, la voie de la beauté qui caractérise ces destinations ne peut et ne doit pas être obscurcie par la laideur des destructions et des décombres qui viennent substituer ce que le génie des générations précédentes a construit comme emblème de paix et de partage.

 

La beauté des paysages libère la vraie vie et l’envie d’exister. Le tourisme peut grandement encourager le rétablissement des relations interpersonnelles dont nous ressentons tous une profonde nostalgie.

 

Dans une période comme la nôtre, marquée par la présence massive de technologies qui limite les relations entre les personnes, il est bon d’alimenter et soutenir un engagement renouvelé en faveur d’une culture de la rencontre, si fortement soutenue par le pape François. Celle-ci doit être placée au centre de notre engagement pastoral dans le tourisme.

 

La rencontre, en effet, est un outil de dialogue et de connaissance mutuelle ; c’est une source de respect et de reconnaissance de la dignité d’autrui ; c’est une condition indispensable pour construire des liens durables. Le tourisme religieux ne peut ignorer cette perspective et est appelé à être un promoteur crédible de ces relations. Ainsi, l’appel et la prière pour la paix dans le monde et en même temps pour la pacification des relations interpersonnelles ne doivent donc pas manquer. Tous deux sont profondément unis et constituent la base d’une paix durable. En revanche, il est illusoire de penser que la guerre est un événement qui ne touche que certaines nations. La paix commence lorsque la charité est fermement ancrée dans le cœur de chacun, conduisant ainsi au respect des autres et au sentiment de fraternité que tous ont en commun. Être des bâtisseurs de la paix est non seulement possible, mais c’est une nécessité pour ceux qui entreprennent un voyage.

 

Le Pape François, dans l’Encyclique Fratelli tutti, nous exhorte à vivre « une ouverture adéquate et authentique au monde … qui suppose la capacité de s’ouvrir au prochain, dans une famille des nations » (n. 151). Un véritable programme à mettre dans son bagage quand on part pour profiter d’un repos bien mérité ou pour trouver des moments de repos durant lesquels contempler la beauté de la création.

 

Cette année sera marquée par le début du Jubilé Ordinaire 2025. Le 24 décembre, en effet, le Pape ouvrira la Porte Sainte de la Basilique Papale Saint Pierre au Vatican, permettant à des millions de pèlerins de venir à Rome pour vivre l’expérience de l’indulgence jubilaire. Dans la bulle d’indiction, Spes non confundit, le pape François écrit : « Tout le monde espère. L’espérance est contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien, bien qu’en ne sachant pas de quoi demain sera fait. » (n. 1). C’est une attente qui habite quiconque part en voyage, car l’espérance de vivre des moments de sérénité et de joie est un désir inaliénable.

 

Le tourisme caractérisé par une telle espérance peut ainsi devenir un signe concret et tangible pour la construction de la paix. C’est toujours le pape François qui offre une telle interprétation

 

lorsqu’il écrit : « Oublieuse des drames du passé, l’humanité est soumise à une nouvelle et difficile épreuve qui voit nombre de populations opprimées par la brutalité de la violence. Que ces peuples n’ont-ils pas enduré ? Comment est-il possible que leur appel désespéré à l’aide ne pousse pas les responsables des nations à vouloir mettre fin aux trop nombreux conflits régionaux, conscients des conséquences qui peuvent en découler au niveau mondial ? Est-ce trop rêver que les armes se taisent et cessent d’apporter mort et destruction ? Le Jubilé doit rappeler que ceux qui se font “artisans de paix” pourront être “appelés fils de Dieu” (Mt 5, 9). L’exigence de la paix interpelle tout le monde et impose de poursuivre des projets concrets. » (Spes non confundit 8).

 

Que le tourisme et la paix unis à l’espérance deviennent donc le message convaincu, en cette Journée Mondiale du Tourisme 2024, pour les Agents du tourisme et pour ceux qui entreprennent un voyage avec des sentiments et un désir de sérénité et d’harmonie.

 

28 mai 2024

 

Rino Fisichella

 

Pro-Préfet

 

Cette traduction en français n’a pas de caractère officiel; le texte en italien constitue la référence officielle.

Béatrice CAMPHUIS, déléguée à la Pastorale du Tourisme du diocèse d'Orléans.